Le malade présente souvent un moral très élevé, se montre très scrupuleux, est d’une rare correction. Mais, au fond, il s’agit toujours du même phénomène, ayant la même origine. Dans les premières, les causes somatiques appartiennent encore au domaine sexuel et concernent les fonctions des glandes génitales. Pour Bernheim la suggestion était un fait fondamental dont il n’était pas besoin d’expliquer les origines. Les symptômes névrotiques ont leurs sens tout comme les actes manqués et les rêves, et, comme ceux-ci, sont en rapport avec la vie des personnes qui les présentent. Dans les deux cas les symptômes découlent de la libido, mais ils impliquent une dépense anormale de celle-ci, et sont dans les deux cas des satisfactions substitutives. Et on s’aperçoit souvent de leur caractère symbolique en rapport avec un traumatisme sexuel. Ces voies détournées sont celles de la formation des symptômes. Celui qui veut être plus noble que sa constitution tombe dans la névrose. C’est le retour aux premiers objets de la libido qu’on observe chez les névrotiques avec une régularité lassante. Il y aune différence entre les névroses actuelles et les psycho-névroses, dont le premier groupe (les névroses de transfert) nous a tant occupés jusqu’à présent. Les symptômes sont somatiques chez l'hystérique, c'est-à-dire que c'est le corps qui les incarne, qui parle. Il y a lieu, pour bien comprendre les névroses, de ne pas perdre de vue les rapports entre la régression et la fixation. Plus souvent la psycho‑névrose se présente comme accessoire aux névroses neurasthéniques, évoquée par elles et suivant leur décours. La fonction de la libido subit un long développement jusqu’à ce qu’elle ait atteint la phase dite normale, qui est celle où elle se trouve mise au service de la procréation. Il s’agit de lacunes de la mémoire ou d’amnésies qui existent fréquemment chez les névrotiques. Breuer avait déjà trouvé que non seulement le sens des symptômes est généralement inconscient, mais qu’il existe entre cette inconscience et la possibilité d’existence des symptômes une relation de remplacement réciproque. Un besoin avide d'affection et de séduction qui conduit à érotiser les rapports sociaux tout en se retirant des que la situation devient plus impliquante ; Une tendance à nouer des liens assez factices. - Docteur Nicolas Janel, Psychiatre, Psychanalyste à Strasbourg. C’est par ce moyen que Breuer, dans son observation célèbre, a obtenu la guérison d’une hystérique dont nous avons parlé au commencement de ce travail, c’est-à-dire la disparition des symptômes. Sans sa ration d’avoine, l’animal ne peut pas faire son travail quotidien. Sa “suggestibilité” n’est autre chose pour Freud que la tendance au transfert, conçue d’une façon un peu étroite, c’est-à-dire à l’exclusion du transfert négatif. Nous soupçonnons plutôt que toute cette promptitude affective a une autre origine, qu’elle existait chez le malade à l’état latent et a subi le transfert sur la personne du médecin à l’occasion du traitement psychanalytique. C’est ainsi que Bernheim avait fait preuve d’une pénétration particulière en fondant la théorie des phénomènes hypnotiques sur la proposition que tous les hommes sont dans une certaine mesure suggestibles. La psychanalyse n’établit pas de différence fondamentale entre névrose hystérique et névrose phobique, car elles proviennent toutes deux d’un conflit en lien avec l’Œdipe et la sexualité. Elle n’a aucune raison plausible de contester l’existence ou l’importance des tendances du moi, lorsqu’elle cherche à dégager et à définir le rôle des tendances sexuelles dans la maladie et la vie. Cela signifie que toutes les phases préparatoires n’ont pas été correctement parcourues et entièrement dépassées. Dans certains cas, les médecins peuvent obtenir des renseignements par une voie détournée, en s’adressant à l’entourage du malade, qui pourra souvent reconnaître les événements qui ont présenté un caractère traumatique et nous renseigner sur des événements reculés de la vie du malade et que celui-ci ignore. Ces symptômes sont en fait une demande d’amour travestie. Freud affirme qu’il n’a jamais oublié qu’il existe des tendances non sexuelles, car la psychanalyse a élevé tout son édifice sur le principe de la séparation nette et tranchée entre tendances sexuelles et tendances se rapportant au moi, et elle a affirmé, sans attendre des objections, que les névroses sont des produits, non de la sexualité, mais de conflits entre le moi et la sexualité. Évidemment, vous avez en première impression, sans doute, qu’il s’agit de manifestations communes de cette clinique de la névrose obsessionnelle. Freud donne comme exemple les obsessions que le psychiatre se contente de classer, en insistant seulement sur le point que le sujet atteint de ces symptômes est un dégénéré, ce qui, à vrai dire, n’est pas une explication, mais une espèce de condamnation.