L'Homme à la caméra - D. Vertov. Le titre du film situe le film dans un jeu sur la fiction et le non-fictionnel : il s'agit pour Le montage alterné avec la femme endormie qui s’agite dans son lit comme si elle faisait un mauvais rêve souligne la tension dramatique du passage: Vertov veut nous faire sortir de la salle en courant, comme le firent les premiers spectateurs de L’Arrivée d’un train à La Ciotat, des frères Lumière. Dès le début du film, nous assistons à la préparation de la salle dans laquelle nous allons assister au film. L'HOMME À LA CAMÉRA, film de Dziga Vertov. À cela s’ajoute la présence de l’orchestre, qui doit jouer, selon les indications de Vertov, le bruit d’une horloge, plaçant ainsi au centre la notion de temps qui sera déclinée tout au long du film. La quatrième bobine est à cet égard particulièrement intéressante et correspond à l’apogée du discours politique sur le travail : l’accumulation de gros plans sur les mains et sur les machines (ces « mains parfaites »). Recommandé parMartin Scorsese, Pascale Ferran, Nadav Lapid, Agnès Varda, Raymond Depardon, Naomi Kawase. ». La Ville de Vertov ne s’appuie pas seulement sur des lieux connus, mais également des lieux anonymes, difficilement identifiables, qui n’ont d’importance que par ce qu’ils représentent et véhiculent : leur puissance symbolique. Il s’agit de nous réveiller des cauchemars du film de fiction traditionnel, « l’usine à rêves » comme était ainsi appelé le cinéma d’Hollywood en Russie à l’époque. Dossier Lycéens et apprentis au cinéma. Ils forment, avec Elizaveta Svilova, le groupe que l’on appelle le kinok (ciné-œil) et proposent un rejet total du cinéma de fiction. Ouvrez les yeux sur la vie telle qu’elle est. ». Cette même affiche se retrouvera ultérieurement dans le film pour illustrer la tradition d’un style cinématographique que Vertov rejette totalement : le film narratif. Il est possible que la salle filmée soit celle dans laquelle ait été projetée la première du film. Article avec le film sur YouTube et l'intégralité de la partition. Mais cette possibilité n’était limitée qu’aux tournages en extérieur. L’affiche d’un mélodrame est accrochée au mur : il s’agit du film allemand Das Erwachen des Weibes de Fred Sauer (1927). Avec L'Homme à la caméra (1929), le Russe Dziga Vertov réalise un manifeste pour un art spécifiquement cinématographique, libéré de ses références littéraires et théâtrales. D’un côté, c’est une représentation d’une journée dans la ville d’Odessa. Pin. Il est révélé à l’artiste surréaliste qui perçoit la conversation de la vie avec ses éléments fragmentés et construite à partir de choses vivantes. Le montage alterné entre le travail de l’esthéticienne et celui de l’ouvrière qui met du charbon dans une cheminée permet de donner lieu une réflexion sur le travail : les gros plans sur les mains sales des travailleurs contrastent avec les gros plans sur les visages. La limite entre le caché et le vu devient particulièrement floue. Filmer la vie telle qu’elle est, c’est enregistrer les événements exactement comme ils sont arrivés quand on ne les enregistrait pas. Un jour comme les autres s’annonce. Tweet. Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Malheureusement, cette optique a ses limites car les personnes n’agissent pas naturellement devant une caméra. Leurs mouvements sont décomposés pour souligner la perfection du geste, tout comme les gestes des machines étaient parfaits. Send. » Le petit frère de Vertov est le réalisateur Mikhaïl Kaufman. Ajouter à une playlist. Vertov n’est pas tout à fait un formaliste. Cela lui permet, grâce à un nouveau langage cinématographique et toute la richesse et la diversité qu’il peut offrir, de transmettre un message politique. Projet d'illustration sonore en cours de réalisation.En voici un extrait Carne, l'homme à la caméra est un documentaire de Christian-Jaque réalisé en 1985. Le spectateur assiste au montage, à ce caché que l’on ne montre pas d’habitude. Il s'agit de montrer une société transformée par le communisme, et ainsi, de donner corps à une utopie. La séquence de la monteuse . Aussi, la question que l’on se pose alors concerne l’image qui est projetée à l’écran : s’agit-il de la réalité avant le tournage ? Cet article devra peut-être être réécrit pour se conformer à Wikipédia normes de qualit é. Tu peux aider. Ce film muet a été tourné à Odessa et dans d'autres villes soviétiques. Ce temps paralysé annonce la scène suivante : la chambre de montage, avec ses pictogrammes, de simples photos fixes qui, mises en mouvement, se transforment en film. Le titre du film rappelle l’héritage romanesque, notamment L’Homme au masque de fer et situe le film dans un jeu sur la fiction et le non-fictionnel : il s’agit pour Vertov d’utiliser les codes conventionnels du cinéma narratif et de les importer dans un documentaire. Vertov reprend en fait le motif du documentaire qui suit la vie des gens du matin au soir. Cet OFNI muet situé entre le documentaire et l’expérimentation met en évidence la vie d’un caméraman. Le visage devient en quelque sorte le symbole du loisir ou de l’oisiveté tandis que le bras devient l’outil du travailleur. Temps de lecture estimé : 6mins Dziga Vertov, réalise en 1929 l’homme à la caméra, un film qui deviendra une œuvre majeure pour le cinéma russe et mondiale. L’Homme à la caméra est un film extrêmement dense, très riche de signifiant, dont il est impossible de tout percevoir en une seule vision. Regarder L'Homme à la caméra en streaming VF gratuit - Voirfilms Streamcomplet Hds Si le jeune Denis Kaufman (1895-1954) se choisit un pseudonyme à la résonance futuriste, c'est qu'il entend ne pas ressembler aux « cinéastes, troupeau de chiffonniers qui fourguent assez bien leurs vieilleries ». C’est pour cette raison que l’on a souvent caractérisé ce film de « manifeste exprimé en images ». L'Homme à la caméra (en russe : Человек с киноаппаратом, Chelovek s kinoapparatom) est un film soviétique réalisé par Dziga Vertov en 1929. » Et Vertov d’indiquer, au début du film : « Ce travail expérimental a pour but de créer un langage cinématographique absolu réellement international et basé sur la séparation totale du langage du théâtre et de la littérature. Cette incompatibilité entre la théorie et la pratique a poussé Vertov à développer l’idée de la vie prise « à l’improviste » (que les Anglais ont traduite par « life caught unawares »). Durée : 65 minutes . Montage : Dziga Vertov et Elisaveta Svilova, son épouse. C’est pour cette raison que l’on a souvent caractérisé ce film de « manifeste exprimé en images ». Carte mentale. Synopsis : La petite ville d’Odessa s’éveille. IRCAV. Réédition : gg277 (2020) *. de Dziga Vertov 1h05 1929 URSS. En effet, si L'Homme à la caméra est passé à la postérité, c'est pour sa forme : angles de vue inhabituels, animation, zooms, flou de l'image, split-screen, le tout assemblée dans un montage frénétique et radical. Cette idée occidentale n’est peut-être pas si loin de la réalité du film, mais il est difficile de dire qu’il s’agit là des réelles motivations de Vertov. Au-delà des considérations purement esthétiques, il ne faut pas oublier que Vertov souhaite transmettre un message politique. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Share. Même s’il paraît évident, le sens n’est pas donné, à peine suggéré, car ces fragments sont déconnectés. With Jean-Louis Barrault, Marcel Carné, Yves Montand, Roland Lesaffre. L’Homme à la caméra se déploie dans deux directions différentes. Quatrième solution : si les gens ne savaient pas se comporter devant la caméra, c’est qu’ils n’y étaient pas habitués. Ils ont donc ainsi opposé deux manières de filmer la vie : « filmer la vie telle qu’elle est », et « filmer la vie à l’improviste ». Le parallélisme entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’homme et la ville, le privé et le public, devient alors le leitmotiv du film. Share. J’ai récemment visionné L’Homme à la Caméra, réalisé en 1928 par Dziga Vertov, et sorti en 1929.Le film, très expérimental et motivé par un véritable travail de théorisation sur le cinéma et le langage qui le régit, m’a interpellé, et au lieu de rédiger une simple critique habituelle sur le film, j’ai choisi de le contextualiser pour balayer un sujet plus large. C'est un film tout à la fois documentaire et expérimental. Derrière l’attirail technique, étourdissant, se dressent une ville et une caméra érigées en personnages à part entière, ainsi qu’une … L'Homme à la caméra est un film réalisé par Dziga Vertov avec Mikhail Kaufman. Le film L’homme à la caméra est un film réalisé par Dziga Vertov en 1928. Accueil » Panorama » Analyse » L’Homme à la caméra. La distinction devient alors poreuse et Vertov s’amuse à la remettre en question. Par ce procédé de montage assez récurrent, Vertov dresse des parallèles qui fonctionnent comme des clés qu’il faut saisir pour comprendre le film et son message, qui deviendra progressivement politique. L’Homme à la caméra – Acteurs et actrices. L’Homme à la caméra Bande annonce d’un film. Vertov ne montre pas la réalité des hommes tels qu’ils sont mais tels qu’ils devraient être. Au-delà d’un simple hymne au communisme et au travail à la chaîne, L’Homme à la caméra offre une réelle réflexion sur l’image et son statut. L'Homme à la caméra Человек с киноаппаратом . Mais L’Homme à la caméra est plus qu’une symphonie de la ville, comme on pourrait le dire du documentaire Moscou en octobre de Boris Barnet, sorti en 1927 par exemple. Plusieurs images sont mémorables : celle d'un homme qui se promène avec une caméra sur trépied dans le dos, un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit…[1]. Nous regardons le film se faire. Un plan particulièrement important d’un réalisateur en-dessous d’une banderole rappelle l’opposition entre les deux types de cinéastes en Russie à cette époque: ceux qui imitaient les Américains (les « cireurs de chaussures américaines ») et ceux qui s’en démarquaient (les « fabricants de chaussures »). On retourne alors au moment qui précède la naissance même du film que l’on est en train de regarder. Le secret de cette étrange chronologie, au sein de laquelle la relation entre la vie et la mort est inversée, n’a jamais été représenté d’une manière aussi authentique auparavant. Sixième solution : filmer la vie à son insu, c’est-à-dire laisser les gens réagir, voir les pousser à réagir. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, la ville dort : presque inerte, la regarder dormir n’a que peu d’intérêt a priori. Film muet, il montre une réalité du communisme naissant. Ainsi les raccords mouvements entre les tramways de la ville et le mouvement d’un train dans la campagne enrichissent la fluidité du film : son film construit la vie de la ville. Ici, le montage alterné permet à Vertov de suggérer un message qui devient progressivement, mais explicitement, politique. Elizaveta Svilova, l’épouse de Vertov, prépare le montage, coupe les films et donne alors vie et mouvement à ces images. Homme avec une caméra - Man with a Movie Camera. Deuxième possibilité : cacher la caméra ou déguiser le caméraman en réparateur de téléphone par exemple. Troisième méthode : utiliser une caméra factice mais bruyante, pour distraire l’attention des gens d’une caméra réelle mais plus petite. L’Homme à la caméra est l’aboutissement, le point culminant des recherches théoriques de Dziga Vertov et de son groupe, les Kinoki (mot-valise russe composé de Kino, le cinéma, et Oki, l’œil, et parfois traduit en français sous le nom de Cinops). Cette scène pose d’emblée la situation paradoxale dans laquelle se trouve le spectateur, qui est à la fois spectateur et acteur, devant et dans le film. Mikhail Kaufman The Cameraman . Un Article De Wikipédia, L'Encyclopédie Libre. Son synopsis repose sur le quotidien de ses habitants, du matin au soir, explorant diverses facettes du travail, des loisirs, de la ville[1],[2]. Kristian Feigelson, Université Paris 3. Pour d'autres utilisations, voir Homme à la caméra (homonymie). On peut le considérer comme un manifeste de la recherche esthétique du cinéma d'avant-garde soviétique, encore indemne des contraintes artistiques que subiront par la suite les artistes d'URSS[6]. Un critique du Frankfurter Zeitung écrivit à l’époque : « Des fragments déconnectés se suivent l’un l’autre (un jardin vide, le buste de quelqu’un qui dort, des visages sur une affiche, des mannequins. L’alternance entre plans rapprochés et plans généraux de la ville construit une dynamique qui nous donne à voir ce que nous n’avons pas l’habitude de regarder. Send. Le titre du film rappelle l’héritage romanesque, notamment L’Homme au masque de fer et situe le film dans un jeu sur la fiction et le non-fictionnel : il s’agit pour Vertov d’utiliser les codes conventionnels du cinéma narratif et de les importer dans un documentaire. Le film peut alors enfin commencer avec un travelling avant vers la chambre d’une femme, confortable et décorée. C’est ici le premier point du manifeste du ciné-œil : « Réveillez-vous ! Certains commentateurs y ont vu une apologie du travail, voire une sorte de propagande dans le but d’inciter les travailleurs oisifs à se mettre au travail. Lorsque l’on voit Mikhail Kaufman suivre une voiture en la filmant, Vertov renverse les rôles : l’observateur devient celui qui est observé. Ainsi, on peut voir le réalisateur passer du pub au club des travailleurs : mouvement idéologique qui résume à lui seul la portée politique du film. On ne le sait pas. Il serait plutôt un constructiviste dans la mesure où il orchestre le mouvement de toute une ville, avec les tramways, les mouvements de foule. Il est aussi célèbre pour sa mise en abyme (le film dans le film) : on suit l'opérateur tournant le film[4], on montre le montage d'une séquence de ce film et une autre scène présente un public regardant l'Homme à la caméra sur grand écran… Il illustre la théorie du cinéma de Vertov : le « Kino-pravda »[1]. L'homme à la caméra. Téléchargez ces Photo premium sur Bel Homme Blond Adulte Pointant Vers L'avant à La Caméra Avec Les Deux Doigts Et Une Expression De Colère, Vous Disant De Faire Votre Devoir, et découvrez plus de 8M de ressources graphiques professionnelles sur Freepik En effet, pour Vertov, le montage n’est pas seulement un outil mais il devient aussi l’un des objets du film : il l’utilise pour mieux nous le montrer ensuite, dans un geste de démystification. Le spectateur assiste non pas à la vie « telle qu’elle est » mais la vie « prise à l’improviste ». L’essence du film me semble néanmoins avoir de profondes racines dans l’idéologie léniniste et l’esthétique révolutionnaire issue du constructivisme et du futurisme. Montage : Dziga Vertov, Elizaveta Svilova. Cette dernière scène est le dévoilement ultime du fonctionnement du film qui est basé sur une série de métaphores et d’oppositions. Première possibilité : utiliser un téléobjectif pour observer les personnes de loin. Une caméra de sécurité à une porte a capturé le moment où un homme semble disparaître dans un rayon de lumière alors qu’il sort de son porche . Extrait de son discours purement militant, L’Homme à la caméra est un aboutissement, celui d’une réflexion essentielle sur le rapport que le cinéma entretient avec le réel et sur le pouvoir de l’image en tant qu’outil idéologique mais aussi en tant qu’art à part entière, émancipé des arts "bourgeois" et développant sa propre syntaxe. La première bobine s’achève sur un parallélisme entre l’objectif de la caméra, les yeux de la jeune femme qui clignent et les stores d’une fenêtre qui s’ouvrent et se referment frénétiquement, nous montrant ainsi le fonctionnement du procédé cinématographique et réunissant les trois éléments clés du ciné-œil qui joue, dans sa terminologie russe, sur les mots : fenêtre, œil, cinéma (Kinoki). Retrouvez 19 offres de VOD pour le film L'Homme à la caméra sur AlloCiné Mais au moment de sa sortie il n'a pas fait l'unanimité. Ce film muet a été tourné à Odessa et dans d'autres villes soviétiques. La scène est intensifiée par l’insertion de plans d’un train qui démarre. Article sur les problèmes rencontrés sur YouTube et lien vers DailyMotion. L’une des dernières scènes du film nous montre la caméra se mouvoir toute seule, nous dévoilant ainsi son fonctionnement et la valise dans laquelle elle était posée : moment symbolique du miroir, la caméra se filmant elle-même. Directed by Christian-Jaque. Le film est célèbre surtout par son approche très éclatée, la musicalité de son montage (pour un film muet), les nombreuses techniques cinématographiques utilisées (surimpression, superposition, accéléré, ralenti, etc). Sergueï Eisenstein qualifie ces images de « coq-à-l'âne formalistes et de pitreries gratuites dans l'emploi de la caméra »[5]. », comme s’il protégeait le sommeil de la femme montrée au début du film. À cette usine des rêves, Vertov souhaite opposer « l’usine des faits ». Inutile de préciser que certaines séquences ressemblent à un tourbillon d'images, pénibles à visionner. Il s’agit d’un film allemand qui raconte la découverte de l’amour par une jeune femme. D’un enregistrement de la réalité ? L’homme à la caméra est une charnière chronologique entre l’art révolutionnaire des années vingt et le réalisme soviétique, imposée par Staline et le Parti Communiste en 1932. Simplement juxtaposées à l’écran, ces suites de plans n’ont un sens que pour celui qui les perçoit, qui les relie entre eux. GRRR 1007 lp, 1984. Ainsi, le film a évidemment un intérêt politique et historique, mais il tire néanmoins sa richesse de l’ensemble des techniques utilisées : l’utilisation du split-screen, de l’accélération, du ralenti, de l’image fixe, la superposition ont donné à ce film le statut de film-clé dans l’histoire du cinéma. Lorsque l’on suit la route d’un camion de pompiers et une ambulance en montage alterné, le premier se dirige vers la gauche, l’autre vers la droite… Vont-ils se rencontrer ? Dans un « manifeste du ciné-œil » paru en 1923, Vertov affirmait vouloir rapprocher l’homme de la machine : le cinéma permet, grâce à l’image, d’effectuer ce rapprochement, grâce à l’utilisation de nombreux gros plans, sur une machine à écrire ou sur l’avant d’une automobile par exemple.